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493 misérable. « Tels sont les h o m m e s , s'écrie l'auteur, ce diable d'amour propre étouffe les plus nobles et les plus douces af- fections.- Trop souvent on rougit d'un frère, d'une sœur et quelquefois même d'un père et d'une mère. Ceux qui agis- sent d'une manière aussi déplorable pensent, sans doute, qu'ils n e sont pas assez estimables par eux-mêmes pour se passer d'un arbre généalogique. » Cependant Edouard, sa femme et sa belle-mère continuent leur examen. Ils arrivent à l'extrémité du jardin qui donne sur les champs et qui en est séparé seulement par une grille.Tout- à -coup ils aperçoivent, de l'aulre côlé de la grille, un hom- me examinant le jardin d'un air triste et sérieux. Son exté- rieur est fait pour allarmer à la première vue. D'épaisses moustaches, un teint hâlé, des yeux noirs et une large cica- trice sur un côté de la figure rendent son aspect peu préve- nant. Les dames poussent un cri de frayeur; à ce cri l'homme disparaît. Cet incident est bientôt oublié; l'achat de la mai- son est résolu. Après un dîner pittoresque au restaurant du village, dîner décrit avec une charmante originalité, l'on re- tourne à Paris. Edouard accomplit à Paris quelques arrangements préli- minaires ; puis il revient seul à Villeneuve-Saint-Georges pour terminer l'acquisition qu'il projette. Pendant qu'arrêté dans le jardin, il médite sur les change- ments qu'il se propose d'y faire exécuter, il aperçoit tout-à coup, de l'autre côté de la grille, ce même homme qu'il a déjà vu au même endroit. Les vêtements en lambeaux, la longue barbe de l'étranger annoncent qu'il est dans la misère. Edouard l'interroge, l'inconnu dit et prouve qu'il est Jacques ! L'auteur décrit l'entrevue des deux frères avec un talent qui prouve combien il a soigneusement étudié, et combien il connaît les faiblesses du cœur humain. Edouard hésite entre deux sentiments qui luttent dans s o n a m e . D'un côté l'affection fraternelle l'excite à bien accueillir Jacques ; de l'autre, une fausse honte, inspirée par un amour propre égoïste, compri-