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me l'élan dans son cœur. Jacques est misérablement vêtu, il
est brusque et grossier même; mais il est franc, honnête et
fier. Charmé de retrouver son frère, son cœur s'épanouit à la
douce pensée de trouver un ami dans le compagnon de son
enfance. Mais celle première impression fait bientôt place
à l'indignation et à la peine que lui cause l'accueil froid et
embarrassé du nouveau propriétaire de celte maison si bien
connue. 11 espérait trouver un ami, il rencontre seulement
une aumône!.... il s'éloigne le cœur brisé.
   Edouard repentant court sur les traces de Jacques. Il l'ap-
pelle; mais il est trop tard : Jacques a disparu.
   Edouard se console. « Je lui offrais de l'argent, pense-t-il,
je ne vois pas pourquoi il s'offense de celle offre. Ai-je donc
si grand tort d'être peu envieux de présenter à ma belle-mère
et à ma femme un homme qui ressemble à un échappé de
prison ? Ma foi, j'ai raisonnablement agi. »
   Laissant l'heureux Edouard relourner auprès d'Adeline,
l'auteur retourne auprès de Jacques. Le caractère de ce
nouvel acteur mis en scène, est une des plus habiles et des
plus puissantes créations de Paul de Kock. La brusquerie de
Jacques et ses nombreuses excenlricités appartiennent au
genre comique ; mais ces légers défauts, jetés sur ce person-
nage, sont effacés avec un art admirable par les nobles prin-
cipes d'honneur dont il est doté avec peut-êlre même un peu
trop d'exagération.
   Jacques a éprouvé de longues aventures, dont le récit rem-
plit une grande partie de l'ouvrage, sans être absolument utile
à la marche de l'action principale. Engagé dans l'armée fran-
çaise, il a servi avec honneur et distinction. Malheureusement,
ses répugnances à s'instruire pendant qu'il était sous le toit
paternel, ont laissé son éducation fort incomplète -, il n'a ja-
mais pu s'élever au dessus du rang de simple soldat. Mais sa
pensée chérie a toujours été l'espoir de revenir dans son villa-
ge, honoré de quelque distinction prouvant sa bonne conduite
et son courage. Son désir a été rempli; il a obtenu la croix