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462 dernes de Martial pourraient être portés à le présumer, mais bien des vins auxquels on avait donné une certaine préparation à la fu- mée; procédé bizarre, bien éloigné de nos goûts, accusant peut-être, de même que beaucoup d'autres, celui des Romains, et dont on ne saurait se faire une juste idée, quoiqu'il en soit question ailleurs chez les auteurs anciens (1). Il paraît qu'on attribuait à cette opération la propriété de mûrir les vins et de hâter leur vieillesse ; ainsi dit Columelle : quoniam vina celerius vetutescunt, quœ fumi quodam tenore prœcocem maturitatem trahunt (2). On appelait fumarium l'emplacement destiné à cette manipulation ; on le voit par ces vers du poète que je viens de citer, dans lesquels il semble traiter assez mal ces vins du territoire Marseillais (3) : Improba Massilice quidquid fumaria cogunt Accipit œtatem quisquis ab igné cadus, etc. Pline a parlé des vins de cette contrée, et en distingue deux qua- lités : l'une était plus grosse ou plus liquoreuse, et servait à en con- fectionner d'autres : Inter Pyrenœum Alpesque, dit-il, Massilia geminosapore, quando et condiendis aliispinguius gignit, quodvo- cant succosum (&). Le savant naturaliste mentionne après cela le vin de Béziers, dont la réputation se bornait aux Gaules ; et d'autres de la Narbonnaise, qu'on préparait aussi à la fumée, et en y ajoutant encore divers ingrédients fort étranges. Bœterrarum intra Gallias eonsistit auctoritas. De reliquis in Narbonensi genitis adseverare non est : quoniam offieinam hujus rei fecere tingentes fumo, utinamque non et herbis, ac medicaminibus nocciis! Quippe etiam aloen mer- cantur, qua saporem coloremque adultérant (o). Dans un autre en- droit il parle de vins doux de la Narbonnaise, dans lesquels on pour- (1) Horat., Carm. Ht, 8, v. 11. — Martial., Epigr. III, 82, v. 25; X, 36, v. 1.—Pline, Nat. hist. XIV, 1 (3) ; 6 (8), etc. (2) De rerust. 1,6. (3) Epigr. X, 36, v. 1. (4) Nat. hist. XIV, 6 (8). (5) hoc. laud.