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406 dans une église calholique.Clapé, c'est Clapé, et ne demandez rien de plus. Aussi, cette incertitude a-t-elle jeté dans de grands embarras nos pénitenciers. Faut-il absoudre ou con- damner les injures faites à Clapé ? Cette équivoque nature, cette nature de sphinx ne peut se traduire. Enfin ce problème ne peut se résoudre que par la qualification que lui donnent la plupart des Stéphanois Clapé serait tout nettement Monsieur Clapé. L'un d'eux, dans sa simplicité native, apostrophait encore ainsi, l'année passée, une vieille paroissienne en pleinreméage. Madame, madame, dites : N'est-ce pas ce monsieur qu'on appelle Monsieur Clapé ? C'était en désignant Clapé que la bonne ame faisait cette question. La paroissienne qui ne voyait que des personnes de son sexe dans l'église était fort embarrassée pour répondre. Elle cherchait. Le questionneur souleva Clapé, le tourna et retourna, l'examina avec un intérêt si vif, que la réponse ne se fit plus attendre: — Oui, c'est là Monsieur Clapé.... — Ah ! c'est Monsieur Clapé ! et le groupe des pèlerins continua ses ora pro nobis, en remerciant la dame de ses bons renseignements. Lorsque la vie d'un homme est livrée à ses concitoyens, à l'exemple de celle de Clapé, on aimeà trouver dans cethomme un caractère propre. Autrement la foule a bien vite répété :— « Il nage entre deux eaux, il n'est ni chien ni loup,»—et cet homme ne tarde pas à tomber en un fatal discrédit dans l'opinion publique. Ainsi s'expliquent toutes les adversités de Clapé, cette persé- cution acharnée, ce culte de la part des uns, etcette moquerie de la part des autres, car comme on sait les saints on les adore. La foule est ainsi faite, il faut qu'elle sache à qui parler, elle n'aime pas qui la joue. Ni chrétien, ni juif, ni damné, ni saint, Clapé a dû dès lors devenir son martyr.