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           «MONSIEUR,
    « J'ai enSn pu lire votre saint Sidoine, grâce à un bienheureux hasard, car,
 dans mon humble et pauvre retraite, ce n'est qu'au hasard que je dois de si
 précieuses bonnes fortunes. Je ne me permettrai pas de faire l'éloge de votre
travail. Que signifie le jugement d'un inconnu, louangeur ou incompétent
peut-être ?
    « Je ne vous dirai pas combien je me plais à lire vos traductions, écrites
d'un style si facile et si ferme à la fois; pleines de vie et de couleur, pourtant
sans prétention et sans exagération; esclaves de l'original, en restant libres et
sans gène. Qu'ajouterais-je à la part de louanges si large et si bien méritée que
vous avez reçue des maîtres de la critique ?
    « 11 se rencontre dans votre saint Sidoine quatre passages que vous avez
jugés intraduisibles; je crois pouvoir en expliquer deux.
    « Je n'oserais pas vous adresser mon interprétation, mais la vue d'un vo-
lume de votre saint Jérôme, que l'on me montra ces jours derniers â Bourg,
m'a donné le besoin, la fièvre de traduire aussi, au moins deux lignes. Voici
 donc ma découverte.
   « La première difficulté se rencontre dans I'Epithalame dePolémius.
         « Asserit hic Samius

         « Signaque, zodiacus quœ circulus axe suprerno
         « Terra qualer retinet, proprio non currere motu,
         « jEquis inter se spatiis tamen esse locata ;
         « Fixaque signifero pariter quoque cernua ferri.... (1) »
    « Je traduirais: Pythagore de Samos assure que les douze signes du zodiaque
n'ont pas un mouvement qui leur soit propre, et qu'ils sont placés néanmoins
à une distance égale les uns relativement aux autres, et que, fixés au même
cercle céleste, ils sont également emportés daas sa course oblique.... »
    « On a dit que ces signes n'ont pas de mouvement particulier, et cependant
ils marchent; Pythagore explique donc qu'ils sont entraînés par le zodiaque.
C'est de l'obliquité de ce zodiaque que vient l'épithète cernua donnée aux
signes.
    « Dans le poème sur Majorien, on lit :
                                            « Tuavisceraferro,
         « Majoriane, petam, Phœbus si nocte refulget,
         « Lima die, duplex ponto si plaustra novatur
         « Pairhasis      (2)
  (1) T. III. p. 222, vers 57.
  (2) T. III. p. 78, vers 279.