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389 visait des vers sur le livre de Petrus, et qu'il triomphait, en présence de Majorien, des calomnies de Pœonius. « Telles étaient les occupations des seigneurs gallo-romains dans leurs villas. Quelles étaient celles des femmes ? C'est ce qu'il est difficile de savoir d'une manière précise. 11 paraîtrait cependant, d'après quelques mots de Sidonius, qu'elles s'appli- quaient à filer et à lire. Mais il est vraisemblable qu'elles avaient leur bibliothèque spéciale, formée uniquement de livres de piété, à la différence de celle des hommes, où l'on distinguait les plus beaux ouvrages de l'éloquence latine : saint Augustin, Yarron, Horace, Prudence et de plus Origènes. L'in- dication d'un gynécée donnerait aussi à entendre que leur vie était solitaire et cachée. « Jusqu'à quel point les mœurs de ces grandes villas étaient' elles pures ? Devant une pareille question la critique doit se montrer circonspecte. Tout ce qu'on peut dire, c'est que Si- donius vanle la religieuse austérité de Consenlius. Mais il le fait en termes qui ne sauraient être admis comme règle géné- rale. « O riante demeure, s'écrie-t-il, ô pieux pénales ! C'est là qu'habitent la pudeur et la liberté, si difficiles à rencontrer et à concilier. » Ailleurs, en décrivant ses bains d'Avilacum, il prend la peine de remarquer qu'on n'y voit aucune peinture obscène, aucune de ces nudités qui, en faisant admirer l'art, déshonorent l'artiste ; ce qui indiquerait qu'il n'en était pas ainsi partout. Ce ne sont là néanmoins que des traits parti- culiers ; et, en fait d'appréciation morale, nous n'avons pas plus que Sidonius le droit de généraliser. » Sidonius, ami des plaisanteries et des jeux de mots, ne devait pas épargner les fils d'Hippocrate, etil est heureux au moment même où il emmène avec lui à la campagne sa fille Sévériana, de faire un intraduisible calembourg au sujet du médecin Justus, « plus habile, dit-il, dans l'art de Chiron que dans celui de Machaon. » Il faut savoir qu'en grec le nom de Chiron et le comparatif pire s'écrivent de la même manière. Pline l'ancien, qui aime tant à épuiser sur quelque sujet sa