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verve et son indignation déclamatoire, n'a pas épargné les
médecins, et il rappelle celte inscription d'un monument de
deuil : LE GRAND NOMBEE DE MÉDECINS M'A TCÉ (1). On attribue
ce mot à l'empereur Hadrien, qui, ce nous semble^ venait
bien tard pour le dire le premier. Longtemps avant qu'il y
eût à Rome des empereurs, Ménandre avait dit :
                 IIOW.MV iarpûv ûaoiïoç p K7rw)>£(xsv.
   Les comiques modernes ont trouvé un plaisir particulier à
retourner dans tous les sens les vers de Ménandre. Après Mo-
lière et Regnard est venu Lesage, dont les epigrammes ont
fini par faire volume, et après Lesage, Beaumarchais; et après
Beaumarchais^ CasimirDelavigne, qui, dans ses Comédiens, met
en scène un neveu racontant la mort de son oncle, et du reste
s'en étonnant peu, vu que son digne parent était soigné par
trois médecins. « Que vouliez vous, dit-il à son interlocuteur,
         Que vouliez-vous qu'il fit contre trois ?

et tout le parterre répond avec le vieil Horace :
                                                Qu'il mourût.
   11 y a quelques années que M. Grégoire et moi publiâmes
une version des œuvres de Sidonius, avec le texte en regard, et
d'amples commentaires, encore bien insuffisants. Jamais cet
écrivain n'avait été traduit, sauf pour quelques lettres et quel-
ques fragments de vers. Nous avouâmes sans honte aucune,
et il n'y avait pas de modestie en cet aveu, que nous n'avions
pu comprendre quelques passages. Depuis lors, un ecclésias-
tique distingué, M. l'abbé Gorini, curé de la Tranclière, au
diocèse de Belley, nous a adressé la solution de deux endroits.
Nous la placerons ici avec d'autant plus de plaisir qu'elle est
tout-à-fait juste.
   Quant aux gracieusetés que renferme cette lettre, nous les
admettons ici sans façon, quitte que nous en sommes pour
déclarer qu'il a passé sous nos yeux d'autres lettres ser-
vant d'antidote à la louange.
  (1) Turba se medkorum périsse. Nat. hist. XXIX, 5.