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                                S 88
soit qu'il aille à Nîmes, il recueille, chemin faisant, une foule
de curieux détails. "Vient-il de visiter Consenlius,il nous décrit
sa villa oclavienne avec ses hautes murailles, sa chapelle, ses
portiques et ses thermes. Des champs., des eaux, des vignes,
des oliviers, des avenues, une terrasse, une colline, en font
un séjour enchanteur, qu'embellit une nombreuse bibliothè-
que. Ailleurs, c'est INfarbonne, dont il vante le climat et les
campagnes, dont il énumère les édifices ; Narbonne, aujour-
d'hui bien déchue de son antique splendeur, avait alors ses
portes, son forum, son amphithéâtre, ses temples, son capi-
tule, ses monnaies et ses arcs de triomphe. Puis c'est Avilacum,
ce domaine tant aimé, où se trouvaient réunis, sur les bords
d'un lac, des appartements d'hiver et d'été, des bains, des por-
tiques, de longues galeries. Tantôt Sidonius va se délasser
chez Ferréol et Apollinaris, dans leurs délicieuses résidences
de Voroangus et de Prusianum, qu'arrose le Gardon. Tantôt,
promenant son imagination rêveuse au confluent de la Dor-
dogne et de la Garonne, dans le burgus pittoresque de Leon-
tius, il contemple, au milieu des tours aériennes, sous de ma-
gnifiques lambris, les marbres et les peintures. 11 y a, dans
ces descriptions, une foule de détails d'architecture qui donnent
une idée assez exacte de la somptuosité des habitations gallo-
romaines. Une villa était un vrai palais ; il n'y manquait rien,
puisqu'on y rencontrait jusqu'à des musées et des biblio-
thèques. Naturellement la vie de ces châteaux devait répondre
à leur extérieur. C'est encore ce qui résulte des lettres de Si-
donius. Le matin, les visites ; puis, le jeu ou la lecture. A la
cinquième heure, le dîner. 11 était ordinairement sénatorial,
c'est-à-dire, court et abondant. Après la méridienne, une pro-
menade à cheval et le bain servaient de préparation au souper.
C'est à table surtout que l'on goûtait le plaisir delà conver-
sation. Un spirituel badinage, une gaîté franche, une fine plai-
santerie en faisaient les principaux charmes. C'est à table que
Sidonius devisait avec ses amis, et qu'il soutenait ces luttes
poétiques si bien racontées par lui ; c'est à table qu'il impro-