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38? trtaque. Ce sont là ses auteurs favoris, ceux qu'il affectionne entre tous ; ce qui ne l'empêche pas de s'inspirer quelquefois aussi de la lecture de Plaute, de Térence, de Martial, d'Ovide, de Lucain et de Juvénal. L'imitation, du reste, lui paraît toute naturelle ; il l'avoue avec franchise. Il est le premier à dé- voiler ce penchant, dans la dédicace à Constanlius. Quant à Ci- céron, bien qu'il le cite, bien qu'il le juge même, il ne se montre pas très jaloux d'atteindre à sa pureté. Quoiqu'en aient pu dire Pétrarque et Politien, ce n'est point par dédain, mais plutôt par impuissance. Sidonius convient naïvement que son ambition ne s'élève pas jusqu'à rivaliser avec un écrivain qui n'a pu trouver un digne imitateur dans Julius Ti- tianus. C'est principalement Pline et Symmaque qu'il a eu vue dans ses lettres, comme le révèle une comparaison attentive., appuyée de ses propres paroles. Il se proclame formellemenl le disciple de Pline. Aussi n'hésite l-il pas à lui emprunter non seulement des tours et des idées, mais même des expressions qui ont à peine obtenu le droit de bourgeoisie. 11 pousse la fi- délité de l'imitation, jusqu'à insérer clans son recueil une lettre de Mamert Claudien, pour faire en quelque sorte le pendant de la lettre de Tacite. » Dans un autre endroit, M. Germain dépeint l'aspect du "Ve siècle d'après les Lettres de Sidonius. Nous détacherons en- core ces deux pages. « Les traits de mœurs ne sont pas rares dans Sidonius ; ses lettres sont le tableau le plus complet que l'on puisse rencon- trer de la société gallo.-romaine. Vie politique, vie littéraire, vie religieuse, vie morale, tout s'y trouve. Cela se conçoit; Si- donius a passé par toutes les conditions ; il a tout vu et tout raconté. Il a beau se défendre d'être historien ; personne ne l'est plus que lui. 11 l'est avec d'autant plus de vérité, qu'il l'est sans intention. Ses écrits sont un trésor où la science peut puiser à pleines mains. Il n'est pas jusqu'aux récits de voyages, jusqu'aux descriptions en apparence purement littéraires, qui n'offrent un vif intérêt pour l'histoire. Soit qu'il aille à Rome,