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poèmes est intitulé les Parfums de Magdeleine, mais nous par-
lerons de préférence de la Colère de Jésus, qui nous semble
supérieur à l'autre parle mérite du style.
   « Dans la Colère de Jésus., l'auteur assimile le rôle du poète
à celui du Chris! qui vint sur la terre uniquement pour con-
soler et bénir, qui guérissait les lèpres de l'ame comme
celles du corps, qui ne repoussait ni la faiblesse ni le
 repentir, et qui sanctifia l'amour, dont il agrandit l'horizon
par la charité. M. de Laprade a su trouver des accents émus,
des couleurs d'une évangélique simplicité pour peindre cette
divine nature, loule de paix et de mansuétude ; et quanti il
propose cette sublime figure comme modèle au poète, quand
il invite l'homme inspiré à suivre les voies pacifiques du
Christ, à chanter selon son esprit et sa parole, alors aussi le
vers de M. de Laprade, harmonieux toujours, mais d'une mé-
lodie sévère et lente, formule en poétiques symboles les pré-
ceptes qu'il émet.
         O poète, sois calme et beau par la douceur !

        Au sarcasme jamais n'ouvre ta bouche d'or.
        Qu'en tes vers, blonde gerbe où nul serpent ne dort,
        La tendre sympathie, ou visible ou voilée,
        Comme une fleur du ciel soit toujours recelée.
        Que ta parole enfin, pour qu'on y croie un jour,
        Vive par l'harmonie, et surtout par l'amour!

   « Oui, M. de Laprade a raison, et c'est un noble rôle que
celui qu'il assigne au poète; c'est même la seule mission digne
du génie, la seule que devrait couronner la gloire. Oui, l'exal-
tation de toutes les pensées généreuses, jointe à une immense
pitié pour toutes les infortunes , c'est bien de ces inspirations
sublimes que la poésie doit faire retentir les cœurs, et c'est à
de tels signes qu'on reconnaît sa haute origine. Le poète est
l'homme sympathique, dit une maxime orientale; qu'à ce titre
donc son oreille s'ouvre à tous les sanglots, que sa poitrine
tressaille au cri de toutes les misères, et qu'il tende à toutes