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Tavalent au niveau de la boutique du mercier ou de l'étal de
 la marchande de volailles.
    Les anciens qui savaient donner à leurs différents édifices
 des caractères assez variés pour que chacun, et l'étranger
 même, pût en reconnaître au premier coup d'œil la destina-
 tion, les anciens ne manquaient presque jamais d'y joindre
des emblèmes ou des allégories qui en spécifiaient le but.
 Ainsi, les temples de Vesta joignaient à leur forme ordinai-
 rement ronde des détails de sacrifices applicables à celle déesse
seule. Les cirques et les amphithéâtres à plusieurs rangs
d'élages étaient elliptiques pour la plupart; dans leur orne-
mentation, on voyait figurer des têtes de taureaux, de lions,
et d'autres animaux que l'on y donnait en spectacle. Les arcs
de triomphe étaient couverts de trophées: celui de Langres
n'a été reconnu qu'à ses boucliers. Les temples de Vénus
adoptaient par préférence la colonne ionique; ceux de Jupiter
avaient les aigles et la colonne corinthienne. Les théâtres ne
ressemblaient point aux basiliques où se rendait la justice ;
enfin l'œuvre immortelle d'Ictinus et de Phidias, le Parfhé-
non d'Athènes, joignait à ses statues de la Vierge par excel-
lence les fameux frontons ou pédiments représentant un des
traits de son histoire, et l'immense frise des panathénées.
Les architectes modernes se dispensent d'empreindre leurs
construclions d'un caractère spécial approprié à leur but, mais
mrevanche, ils ne se donnent pas toujours la peine d'y joindre
des détails, ni une ornementation typique. Il en résulte qu'une
dévote qui croit s'agenouiller devant sainte Geneviève adresse
ses oraisons à la cendre de Voltaire, qu'un plaideur enlre à
la Bourse, et qu'un ami de la musique se précipite en fredon-
nant dans le sanctuaire dédié à Marie Magdeleine; encore
est-il confirmé dans sa première idée par la décoration inté-
rieure de l'édifice qu'il a pris pour un théâtre, en voyant le
luxe de boudoir qui le décore. Dans quelque temps, une erreur