page suivante »
259 nous a toujours offert un vif attrait ; aussi, avons-nous eu souvent à nous défendre des attaques de personnes qui croyaient terminer la lutte à leur avantage, quand elles for- mulaient un superbe à quoi bon. Mais à quoi sont bons les travaux de l'érudition en gé- néral? L'archéologie, les sciences qui n'ont pas d'applications directes, les littératures anciennes, la poésie elle-même, ne sont-ce pas de nobles délassements ou de charmantes occu- pations ? L'esprit peut-il mieux faire que de s'exercer ? L'exercice ne l'élève—t—il pas, et n'est-il pas plus fort quand il est plus haut et plus vaste ? Qu'y a-l-il d'aussi attrayant que la connaissance intime des temps passés ? La science des détails n'est-elle pas, entre toutes les sciences qui se rattachent à l'histoire, la plus facile et la mieux appropriée à nos faibles organisations ? et l'art héraldique n'est-il pas la facette la plus brillante du prisme qu'elle présente à ses amateurs? Chacun sait que les armoiries sont souvent parlantes ; ce sont elles qui nous rendent alors les noms de familles obli- térés par les noms de fiefs, ou confondus à travers les tran- sactions et les alliances. Elles sont pour les blasonnants un fil certain qui les guide dans le dédale des prompluaires, des arbres généalogiques et des traités héraldiques. Supposons, par exemple, qu'il se rencontre un monument d'origine incertaine, au front duquel soit écrit le nom de Charles de Poix; supposons encore qu'au dessus de ce nom soit un écu chargé d'une espèce d'arbrisseau de forme bizarre •que l'on pourrait tout aussi bien prendre pour un chandelier à sept branches, et surmonté d'une couronne fleuronnée. Ce sont énigmes pour le vulgaire ; il regarde à peine et passe aussitôt. L'homme instruit s'arrête ; il cherche à deviner ce que peuvent être et l'emblème singulier qu'il a sous les yeux, et le nom remarquable qui l'accompagne ; il sait bien que