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249 paraissent pour faire place à d'autres causes qui rendent le travail attrayant. Au lieu de contrarier les vocations, on les développe, chacun se livre librement au genre de travail pour lequel il a le plus d'aptitude et le plus de goût. Le lieu du travail, au lieu d'être triste et malsain, sera un lieu salubre et agréable. La subdivision du travail étant poussée à l'in- fini, chaque individu, au lieu de faire une seule chose, en fera vingt ou trente, de telle sorte qu'on ne travaillera à un même travail que dans de courtes séances. Au lieu de travailler isolément, ou en compagnie de gens qu'on n'a pas choisis, on travaillera par séries, par groupes composés d'individus qu'un même goût aura réunis ensemble et la rivalité qui se manifestera nécessairement entre les groupes divers se livrant à des travaux qui sont voisins les uns des autres, sera un puissant mobile qui poussera chacun à produire le plus et le mieux qu'il est possible. Enfin le travail par association devant être de beaucoup plus productif que le travail actuel, il pourra être mieux rétribué. Ainsi le travail, au lieu d'être une peine, étant devenu un plaisir, on travaillera par goût et non par nécessité dans la commune phalanstérienne. La nature ayant mis dans les in- dividus une grande diversité de goûts et d'aptitudes, pour chaque série de travaux il se formera des groupes de travail- leurs volontaires et passionnés. L'ordre dans le travail résul- tera donc du plus grand développement possible des goûts et des aptitudes de chacun. Chaque groupe nomme ses chefs industriels, et comme la valeur et la capacité de chaque can- didat sont parfaitement connues de tous ceux qui font partie du groupe, c'est toujours le plus habile qui est choisi. Au- tant il y a de travaux dans la commune, autant il y a de pe- tites régences chargées de leur direction et composées des hommes qui ont fait preuve de plus d'habileté dans chacun de ces travaux. Toutes ces petites régences viennent elles— 16 *