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 si elle n'est pas contrainte au travail? Voilà l'objection qui
s'élève de toutes parts contre ce grand principe du fourié-
risme. M. Victor Considérant l'a réfutée d'une manière
 triomphante.
    Qu'est-ce que le travail ? C'est un déploiement quelcon-
que d'activité physique, intellectuelle et morale. Il est impos-
sible de trouver quelqu'un qui ait le goût absolu de ne rien
faire, c'est-à-dire de ne déployer aucune espèce d'activité.
Chacun aime à faire ce qui lui plaît, mais personne n'aime
précisément à ne rien faire. L'oisiveté absolue serait pour
tout le monde un affreux supplice. D'où vient donc cette ré-
pugnance au travail, cette paresse qu'on peut remarquer
chez la plupart des hommes ? La paresse n'est pas inhérente
 à l'espèce humaine, elle est relative à la nature du travail
dans la société telle qu'elle est aujourd'hui organisée. Si la
plupart des individus ne travaillent que sous l'empire de la
nécessité ou du besoin, c'est que le travail actuel est rebutant.
Il est rebutant pour différentes causes que Fourier a par-
faitement analysées. Voici quelles sont les principales. Dans
la société actuelle, bien peu d'individus peuvent suivre,
dans le choix d'un état, leur goût, leur aptitude, leur vo-
cation. Ce choix dépend des circonstances, de la volonté de la
famille, et rarement de l'inclination des individus. Le travail
se fait dans des ateliers tristes et malsains. 11 n'est pas varié;
un même individu fait toujours la même chose pendant toute
sa vie et dans des séances de douze ou de seize heures. Or,
si le plaisir le plus vif trop longtemps prolongé devient fa-
tigant, à plus forte raison en est-il ainsi du travail. En outre,
le travail actuel s'accomplit ou solitairement ou en compa-
gnie de gens qui ne vous plaisent pas, de gens qu'on n'a pas
choisis. Enfin, dans la plupart des cas, il est mal rétribué;
telles sont les causes générales qui rendent le travail rebutant.
Dans l'organisation phalanslérienne, toutes ces causes dis-