Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                10 5
grand-mère ! (avec finesse) et, raient dans un étui. C'est de là
en supposant qu'il brûle, à quoi que vient tout le mal. De grands
serviraient vos cris ?               portraits se montrent fiers et res-
        MADAME STAAB.
                                     pectables devant tout le monde ;
                                     mais ces petits fripons se glissent
   Quoi ! le portrait d'un étran- dans toutes les poches, et Dieu
ger dans ta poche? dans ton cœur pardonne ce péché ! On les sus-
peut-être.                           pend dans son sein avec des
              SABINE.                chaînes et des rubans ! — Quel
  Eh ! ce n'est qu'un homme est cet homme ? dis -le moi sans
sous verre et sous cadre.            détour.
         MADAME STAAK.                        SABINE embarrassée.
     Oui, tu vas m'apprendre à            Chère grand-mère, vous vous
 connaître les hommes ; ils s'é-        emportez sans raison...
 lancent du cadre avant qu'on ait
 eu le temps de s'en douter. —                  MADAME STAAIS.
 Nous y voilà donc ? Quant à moi          Voyons ! qui est-ce ?
 je mo suis toujours opposé à ce                     SABINE.
 qu'on t'envoyât dans la Capitale.
 De mon temps, j'étais une jeune           C'est    (à part) que faut-il
 fille bien élevée, et je n'ai jamais   dire? (haut) C'est le portrait de
 rien su de la Capitale, si ce n'est    notre roi.
 que sa majesté le roi y faisait sa             MADAME STAAK.
 résidence. —Maintenant, voilà            De notre roi ?
 les résultats ! elle a rapporté des
                                                     SABINE.
 portraits ! des portraits d'hom-
 me ! Va, méchante enfant, sais-           Ma cousine me l'a envoyé, car
 tu quelles en sont les consé-          elle sait que nous l'aimons tous.
 quences ? Ah ! de mon temps,
                                                MADAME STAAE.
 personne ne se faisait peindre
 s'il n'appartenait à l'administra-        Ah ! oui dà ! c'est autre chose.
 tion ou à la noblesse , ou s'il        Vraiment, vraiment, est-ce bien
 n'élait marié au moins depuis          notre roi ? J'ai toujours désiré
 dix ans. Et encore, c'était avec       le voir une fois dans ma vie.
 la gravité convenable , de gran-       Mais il no porte pas de déco-
  deur naturelle, avec une fraise       ration ? il n'a pas son étoile ?
  de dentelle et un bouquet à ia                     SABINE.
  main. C'est ainsi que tu peux voir
  là-bas ton grand-père derrière le        Il n'en a pas besoin pour
  buffet de la cuisine, le vénéra-      briller.
  ble receveur des contributions.               MADAME STAAK.
  Dieu aie son ame ! Mais aujour-          Eh! eh! c'est une aimable
  d'hui, le ciel le leur pardonne!      fantaisie de ta cousine. Ecoute,
  les enfants se font peindre avec      Sabine, tu vas me donner ce por-
  les cheveux ébouriffés et le sein     trait ; je veux l'attacher à ma
• découvert! et en miniature, en si     grande épingle et le placer sur
  petite miniature, qu'elles entre-     ma coiffe.