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78 aimant le bien, le beau et le vrai, nous aimions Dieu, il faut qu'il y ait en Dieu le bien, le beau et le vrai. De même nous aimons sans idolâtrie un père, une épouse, un enfant, parce qu'ils sont quelque chose de Dieu, et qu'en les aimant nous nous mettons à aimer Dieu ; or. pour qu'en aimant notre père,notre épouse, notre enfant, uous aimions Dieu, il faut qu'il y ait en Dieu le caractère du père, de l'épouse et de l'enfant. Voilà pourquoi ces amours ne sont pas des idolâ- tries. Mais il aime avec idolâtrie son père, sa femme et ses enfants, celui qui ne sait pas ces choses ; c'est-à -dire celui qui ne sait pas qu'il ne doit aimer son père, sa femme et ses enfants que pour Dieu, et qui ne sait pas pourquoi il ne doit les aimer que pour Dieu. Aussi lisons-nous positivement dans l'Evangile de S. Luc: Siquis venit ad me et non oditpatrem, el matrem, et uxorem, et filios, et frottes, et sorores, non potest meus esse discipulus. A quoi S. Thomas s'empresse d'ajouter: « ErgoDeus est magis excharitate diligendm quant pater, mater, uxor, films, fmires, sorores, et proximus. » Et, du reste, y aurait-il ici-bas des affections de père, d'épouse et d'enfant, si ces affections ne devaient mener à rien ! Dieu aurait-il mis dans notre cœur le germe d'amours parasites ? Il emploie plus à propos le temps pendant lequel il nous tient sur la terre. Car, d'abord, il ne nous y a mis qu'afin de nous laisser former de nous-mêmes notre person- nalité pour arriver à sa possession, c'est-à -dire pour dévelop- per dans notre nature les saintes affections qui doivent nous attirer à lui elnous y attacher. Eh 1 vous devez bien penser que toute la création est organisée dans ce but. De sorte que si, en arrivant sur la terre, nous trouvons la famille comme la constitution fondamentale de l'humanité, el si, pour faire notre traversée en ce monde, nous sommes inévitablement saisis d'amour, d'abord pour un père , plus tard pour une épouse, enfin s'il faut que nous passions par l'amour de nos