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79 enfants, c'est que l'amour avec lequel on doit un jour aimer et posséder Dieu, doit être tout à la fois ce qu'il y a de plus tendre dans l'amour de notre père, de plus ravissant dans l'amour de l'épouse, de plus doux dans l'amour de nos enfants; et si l'amour dont nous aimerons Dieu renferme les éléments de nos affections pour un père, pour une épouse, et pour nos enfants, c'est bien parce que Dieu doit être tout à la fois pour nous, comme un père, comme une épouse et comme un enfant. Par la famille nous commençons à nous unir à Dieu: c'est pourquoi la famille repose sur un sacrement. Tout sacre- ment signale une alliance avec Dieu. Comprenez-vous que Dieu eût été faire à notre cœur une nécessité des afiections qui l'auraient détourné de lui ? Dans toute la création les moyens sont trop bien disposés pour leur fin ! Ces amours ne pouvaient être que des voies pour arriver à l'amour éternel. J'irai jusqu'au but, je demanderai ce que signifieraient les affections de la famille, si elles devaient être emportées avec les âges ! Où est le cœur sérieu- sement occupé de l'amour, qui voudra jeter son trésor le plus précieux à l'urne dévorante de cefleuvesans Océan ? L'homme obéissant en quelque sorte comme l'abeille à une loi de son être, s'empresscrait-il de suspendre à la voûte du temps le nid de la famille, si elle devait être emportée comme une lente légère par le vent de la mort? Enfin, quel est ici-bas, je le demande, celui qui voudra se livrer en paix à l'amour, si cet amour ne trouve pas sa continuation en Dieu ? Ah ! qn'ont-ils donc éprouvé ceux qui n'ont point lu sur les traits du père qu'ils vénèrent, dans les yeux de la femme qu'ils adorent, sur le front des enfants qu'ils chérissent, les promes- ses de la vie éternelle? Ont-ils connu l'amour, ceux qui n'ont pas cru à tout instant retrouver Dieu dans les joies de la famille ? La famille est le programme de l'Eternité. Voilà ce qne je crois avoir appris de Dieu dans mon cœur.