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mènes plus ou moins merveilleux : des bruits aériens (1), des ani- maux sauvages et féroces se montrant au milieu des villes (2), du sang découlant d'un pain, comme on le coupait (3), etc. Il est temps d'en venir à ce qui concerne plus spécialement notre ville dans le récit de ces événements néfastes. J'ai remarqué qu'elle ne fut pas épargnée; elle put dire, au contraire, avec le héros fugitif de Troie (4) : quoique ipse miserrima vidi. Et quorum pars magna fui. Le pou de détails que nous avons sur cette part de Lyon aux désas- tres communs, nous les devons encore au successeur de saint Martin qui n'a eu garde d'oublier une ville qui était en quelque sorte sa patrie. Nous savons, en effet, qu'il descendait par son aïeule pater- nelle d'un de nos saints martyrs lyonnais à l'époque de saint Pothin, VettiusEpagathus qui plaida si fortement alors la cause desfidèles(5); et nous voyons de plus que sa famille avait conservé des rapports avec cotte ville, car tout enfant encore il avait reçu la bénédiction de son vénérable pontife Nicetius, appelle vulgairement Nizier, qui lui présagea ses saintes et glorieuses destinées (6). Nous avons vu que Marius mentionne les débordements du Rhône dans des contrées plus voisines de sa source. A Lyon également il dépassa do beaucoup ses limites; et la Saône étant sortie aussi de son lit, ces deux fleuves, qui font dans leur état normal la prospérité de nos contrées, en devinrent le fléau, causèrent aux populations de graves dommages et renversèrent en partie les murs de la cité : Pari modo, dit notre historien, Rhodanus cum Arari (7) con- (1) Gregor. Turon. et Aimoin, locc. laudd. (2) Aimoin, ibid. (3) Gregor. Turon. et Aimoin., locc. laudd. (4) Mneid., H,v. 5. (5) Euseb., Hi-st. eccles., V, 1. (6) On peut voir la vie" de saint Grégoire, écrite par l'abbé Eudes ou Odon, que dom. Ruinart a mise à la tête de son édition des œuvres de ce pontife. (7) On peut remarquer que l'historien donne ici à la Saône sa dénomi-