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 jnmtm, ripas excédons, grave damnum populis intulit, muros
  Lugdunensis civitatis aliqua ex parte subvertit (i). Voilà absolu-
  ment tout ce que nous avons d'authentique sur les désastres de Lyon
 dans cette circonstance. La dernière particularité, la destruction
 d'une partie des murs semble prouver que les eaux s'élevèrent alors
 à une grande hauteur, car il y a apparence que ces murs étaient
 d'une certaine force. Mais nous ne connaissons pas assez l'enceinte
 de Lyon à cette époque, pour être à même de juger à quelle portion
 de la ville basse s'étendit l'inondation. Tout ce qu'on dit à ce sujet
 ne saurait former que de simples conjectures, notamment l'asser-
 tion de Ménestrier, que les eaux du Rhône et celles de la Saône se
 réunirent alors vers Saint-Nizier (2). De semblables détails ne
 peuvent se fonder que sur des données topographiques appartenant
 à une époque postérieure,qui peut-être ne seraient nullement appli-
 cables à celle dont il s'agit.
     Quant à ce qu'ont ajouté Paradin, Rubys et autres, des bateaux
 allant dans les rues, des eaux passant sur les ponts et les maisons
 basses, des poissons nageant sur les arbres» où les oyseaux se sou-
 loyent percher », des frais immenses qu'il fallut faire pour enlever
 la vase des caves et des maisons, enfin des habitants effrayés se
 sauvant à Fourvière, à Saint-Just, à Saint-Sébastien ; une partie
de ces détails peuvent être vraisemblables ; mais comme ils sont
destitués de tout témoignage historique qui en garantirait la réalité,
on ne doit les regarder que comme des ornements destinés à embel-
lir un récit qui aurait paru trop simple, comme des amplifications
d'écoliers, ou tout au plus de rhéteurs.
    Il y avait cependant assez de circonstances réelles dans les dé-
sastres de notre malheureuse patrie, car ceux que j'ai rappelés n'en
furent pas le terme. Sans parler des dissensions et des guerres entre

 nation classique, dont ia première mention a été faite par César {Bell. Gall.,
 I, 12). Le nom qu'elle porte aujourd'hui était en usage depuis longtemps à
l'époque de saint Grégoire, car Ammien Marcellin avait dit (XV, 11) : Ararini
quant Sauconam appellanl.
    (1) Hist. franc., Ioc. laud.
    (2) Hist. de Lyon, pag. 208.