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Vois, sur cette comète et ce nuage noir,
Au-dessus des cités et du flot atlantique;
Le grand Albert Durer, triste, mais plein d'espoir,
Te montre un arc-en-ciel avec son doigt mystique.

C'est qu'il a bien compris, le vieux maître germain,
Que par delà le mal et ses métamorphoses,
Un œil serein là-haut sourit au genre humain,
C'est qu'il a vu l'amour planant sur toutes choses.

D'un savoir ténébreux rejette au loin l'ennui;
L'idéal s'est montré, ses signes sont fidèles,
O Mélancolia, c'est pour monter vers lui
Que l'artiste sacré t'a donné ces deux ailes I

                           II.

Un sourire a brillé sur le front créateur
Du vieux peintre attentif près du jeune sculpteur;
Il presse, tout joyeux de son Å“uvre comprise,
L'élève aux blonds cheveux contre sa tête grise.

Oui, c'est bien là ta pose, ô Mélancolia,
C'est bien ton corps puissant que l'étude plia,
Ton font large et marqué du désir de connaître,
Et tes sourcils tendus, et ton œil qui pénètre !

Faut-il qu'à tes regards le ciseau cherche en vain
A tailler dans l'espace un arc-en-ciel divin ?
O sculpteur, c'est ainsi : tout art a sa limite;
Votre inspiration s'y heurte et s'en irrite;
Mais un art aide l'autre, et, si vous le voulez,
Le poète et ses vers à votre œuvre mêlés,