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Des bois mystérieux ose franchir le seuil,
Et trouble en y plongeant l'eau des saintes fontaines !

Loin des sentiers battus il ne faut s'écarter,
Ni pour marcher tout seul, ni pour lire au grand livre;
Qui tend au vrai s'égare, et penser c'est douter,
C'est perdre ses beaux jours, c'est oublier de vivre.

L'arbre de la science est bien l'arbre fatal !
Le frisson prend tout homme arrêté sous son ombre,
Et qui goûta son fruit révélateur du mal,
Garde la lèvre amère et le visage sombre.

Ànathème au savoir! tristesse, effroi, remord !
Anathème à la main qui sonde et qui mesure 1
Ah ! science ! maudis tes instruments de mort
Qui déchirent le sein de la mère nature;

Scalpel, règle et ciseaux, creuset gouffre béant
Qui pour l'or englouti nous rend vapeur et cendre;
Compas et sabliers, mesureurs de néant,
Livre où manque le mot qui ferait seul comprendre !

Foule, foule à tes pieds livre, équerre, et compas,
Que ton corps se redresse, et que ton œil se lève;
Le secret que tu veux, les livres ne l'ont pas,
0 Mélancolia, poursuis sans eux ton rêve !

Regarde à l'horizon, plus haut, toujours plus haut !
Tout est vu désormais sur cette pâle terre;
Son soleil est terni, mais un astre plus chaud
Va colorer les fleurs de ta couronne austère.