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438 LE SILENCE. Ton chant a traduit ma pensée ; Oui, l'Expansion est la fleur Que Dieu mit dans l'ame blessée, Pour en exhaler la douleur : C'est le triste ou joyeux bruit d'aile Que fait l'espoir, libre hirondelle, En fuyant au soleil lointain; L'hospitalité tutélaire De ceux qui cherchent sur la terre L'astre perdu de leur destin. Aussi, je sens de tes tristesses Le résonnement solennel, Quand cet ange de nos jeunesses Se tait dans mon cœur fraternel. Mais qui sait ce que le silence Contient d'expansion immense; Ce que le sable des déserts Garde d'oasis inconnues ; Ce que, dans l'ombre de ses nues; Dieu cache d'eau pure et d'éclairs? Ne sois pas triste, ami, lorsque de ta pensée Les germes radieux ne trouvent en mon cœur Qu'une terre aride et glacée, Sous un rayon pâle et moqueur. C'est l'hiver, avec ses cieux mornes, Avec ses chênes dépouillés Qui se tordent sur les grands mornes, Comme des Titans foudroyés; L'hiver, avec son sol de glace,