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JEAN-BAPTISTE LANOIX. Uif il fut atteint d'une fièvre catarrhale assez grave; et depuis _ 1843 seulement, il avait une infirmité, une incontinence d'urine, qui se manifestait de temps à autre, mais qui l'in- commodait peu, car il s'en plaignait a peine. Quoique lé- gère en apparence, cette maladie de vessie a cependant été la cause de sa mort. Le 15 juillet, le catarrhe chronique dont cet organe était affecté passa à l'état aigu, une rétention d'u- rine se déclara assez brusquement; up engorgement de la prostate mit obstacle au cathétérisme, qui fut vainement essayé, . et Jean-Baptiste Lanoix, en proie à de vives douleurs, suc- comba aux suites de cet accident. On peut donc dire que, malgré ses cent cinq ans bien ré- volus, Lanoix n'est pas mort de vieillesse, mais s'est vu em- porté par une maladie aiguë qu'il aurait pu prévenir si elle avait été traitée en temps opportun. 11 n'est peut-être pas inutile de rechercher ici quelles ont été ies causes de cette longévité peu commune. On les trouve, comme nous l'avons dit, dans une excellente organisation primitive, dans un caractère froid et assez in- différent, par lequel il était prémuni contre tous les excès, contre les émotions fortes, qui usent les organes et en abrè«- gent la durée, enfin, dans la tranquille existence des champs qu'il avait eu la sagesse de substituer de bonne heure à la vie active et agitée de la ville. A la cam- pagne, pourtant, il ne resta jamais oisif, il s'occupait constamment , mais sans asservissement et sans fatigue ; il n'ignorait pas, sans doute, que la loi du travail est une loi de Vexistence (1). On les trouve encore ces causes de longé- vité dans les soins attentifs, tendres et assidus, dont l'en- tourait une famille qui, depuis un demi-siècle, était devenue la sienne. (i) La plupart des centenaires fuient des hommes occupés, et souvent même occupés à des travaux pénibles, 27