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386 DIJON. pittoresque ordonnance. La gracieuse cité est couchée sur une plaine agréablement accidentée, coupée de cultures variées et riches, aux pied de coteaux vitifères parsemés de délicieux villages et de charmantes maisons de campagne. La montagne deTalant, couronnée d'une ville du moyen-âge réduite â l'état de village et rappelant, comme Pérouges {Perugiœ), qui do- mine Meximieux (Ain), toutes ces anciennes petites villes aériennes des Etats du pape, la montagne de Talant, quoique plus éloignée de Dijon que celle deFourvière ne l'est de Lyon, et placée hors de son enceinte, n'en joue pas moins ici le rôle que la sainte colline joue dans l'horizon lyonnais. Je me trouvais naguère avec mon ami, M. Paul Petit, architecte du département de la Côle-d'Or, sur le coteau voisin de celui de Talant qui, comme lui, fait ceinture autour de Dijon : nous étions allé visiter la chapelle que Louis XIII fit élever sur les substruclions du château où naquit saint Bernard, gloire im- périssable de la Bourgogne dijonnaise. Le temps était calme, l'atmosphère limpide ; un ton ferme, une couleur tranquille et chaude animaient les monuments et la nature ; le cœur de la Bourgogne se montrait à nous dans toute sa parure et son éclat. Je ne puis vous dire quel imposant spectacle présentait la ville de Dijon, découpant le ciel le plus harmonieux de sa flèche si svelle et si hardie de Saint-Bénigne, de ses aiguilles de pierre ou de charpente, de ses tours, de ses coupoles, de ses monuments en saillie : tout cela se détachait à merveille sur un fond d'azur; on distinguait la façade horizontale de Notre-Dame, où l'école gothique sembla vouloir combiner la profilation ogivale à la pureté de l'architecture hellénique, les belles toitures à tuiles vernissées de couleur des édifices publics, le portail qu'Hugues Sambin éleva devant l'église de Saint-Michel, sous l'inspiration de la Renaissance : chaque colonnelle, chaque détail se dessinait nettement dans l'en- semble, quoique nous fussions distants de la ville d'environ