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DIJON. 387 cinq kilomètres ; mais l'heure, le jour étaient si bien choisis, et nous avions un si magnifique soleil couchant! Le peu de hauteur des maisons de Dijon donne une saillie prodi- gieuse à ses monuments, et puis la ville ramassée dans une plaine, présente une unité remarquable qui permet au spec- tateur d'en embrasser toute l'étendue. Notre auguste métro- pole de Lyon, placée dans des conditions infiniment plus pit- toresques, suivant les contours desfleuveset des collines qui font partie d'elle-même, ne présente pourtant pas à l'œil cette attachante perspective, précisément parce qu'elle man- que de l'unité dijonnaise et de tous ces édifices culminants qui coupent et varient un horizon. — Àh ! que Dijon, vu ainsi, avec tous ces beaux villages qui lui font cortège, avec cet entourage dénature bourguignonne qui le caractérise, au mi- lieu de cette plaine qui n'est limitée au levant que par les montagnes de la Franche-Comté au dessus desquelles s'élève le rideau gigantesque des Alpes helvétiques, oh ! que Dijon était ravissant! Je ne crois pas qu'il y ait en France, je le répète, une ville qui offre un tel appareil de clochers, tous d'un type différent. Quand on pense que Dijon ne contient guère que vingt-quatre mille âmes, ou ne peut, sans stupeur, compter les vingt clochers qui surgissent de son enceinte. Et puis tous ces monuments, toutes ces tours, tous ces clochers se trouvent posés dans les conditions les plus favorables du pittoresque. Avant la Révolution, qui y a détruit trois flèches d'une incroyable hardiesse, je ne sais plus combien de tours et de monuments, un cheval de bronze, cet aspect de Dijon était plus étourdissant encore. Il existe une foule de vues du Dijon antérieur à 1793, on est frappé d'étonnement en con- sidérant ce peuple, cette forêt d'édifices ou d'édicules élancés qui signalent l'illustre capitale du duché de Bourgogne. Eh bien! pénétrez dans l'intérieur de la cité, examinez avec soin fil mesurez l'échelle de tous ces monuments, raisonnez leur