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ET DK SA RÉPARATION. 359 dans la liberté de sa pensée, et il croit qu'elle a tout créé. Puis c'est le rationalisme : ici l'homme est saisi d'admira- tion devant lui-même, devant l'absolu qui lui apparaît, de- vant le Trois-fois-Saint renfermé dans son ame. Enfin, c'est le Panthéisme : l'homme ayant aperçu l'absolu en soi, ne peut plus se résoudre à croire qu'il ne doive pas être Dieu ! Eh ! bien, oui, une Doctrine est née dans ce siècle pour sau- ver la pensée du naufrage qu'elle avait fait à travers le scepti- cisme, le sensualisme et l'idéalisme du siècle dernier. Déjà nous avons nommé le rationalisme, mais sans dire le service incalculable qu'il a rendu à l'ère nouvelle. Alors que la voix de la religion n'était plus entendue, alors que le nom de Dieu même venait de provoquer un sourire en pleine Académie, cette noble Doctrine a de nouveau fait entendre avec autorité les noms de loi morale et de devoirs, de mérite et de démé- rite, de bien, de vrai et de beau, enfin le nom sacré de Dieu. A la suite de longues corruptions, la pensée de l'homme était tombée dans la fange, et tombée à ce point qu'il n'était plus possible à la religion de descendre si bas pour la ramas- ser : c'est le rationalisme qui a produit ce fait mémorable de retirer les esprits de cet abîme pour les conduire jusque sur le seuil de nos temples. 11 a remis les esprits sur leur pivot ; il ne pouvait rendre le mouvement aux cœurs. Jamais, de- puis Platon , philosophie humaine n'avait établi une plus grande vérité, jamais intelligences plus nobles ne s'étaient rencontré pour la défendre et assister à son triomphe sur les hommes ! En même temps, tout ressuscitait autour de cette doctrine, la poésie et les mœurs, c'est-à -dire le Ciel et la terre. Les temps étaient pleins des plus grandes promesses ! Pourquoi donc l'esprit habituel de l'homme a-t-il arrêté tant d'espoir ; pourquoi l'antique illusion est-elle venue aveugler tant de