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354               DE LA FAUTE DE LHOMME

    La seconde de ces théories est explicitement et officielle-
ment irrationnelle, elle est simplement le contraire des con-
ceptions nécessaires, elle se fonde toute sur ceconlre-axiôme:
Il y aura dans les effets ce qui n'est pas dans la cause. Elle
dit : puisque quelque chose vit, c'est-à-dire se développe,
donc tout ce qui devait faire que l'existence fut, n'était pas ;
au commencement était le néant. La source de tout n'était
pas sa source ; l'être, c'est ce qui n'était pas.
   Comment le panthéisme sorlira-t-il de cet abîme irration-
nel, l'absolu se tire peu à peu du relatif, la cause de son
effet, l'être, c'est ce qui n'était pas ! Lorsque l'on tombe dans
une pareille absurdité, on ne voit plus précisément ce qui se
passe, et il arrive que, formulant des raisonnements les yeux
fermés, l'on croit avoir exposé des raisons. Aussi, le pan-
théisme, pour fonder sa métaphysique, s'écrie-l-il : « Au
commencement était le néant; et l'être est né du sein de son
éternelle nuit ! » Dans l'illusion où sont les panthéistes, ce
mot de nuit devient extrêmement favorable à leur idée; il
sert précisément à voiler cette base de l'être qu'il fallait avant
tout trouver. « L'être commença à poindre dans l'éternelle
nuit du néant! » C'est parce que l'on n'a absolument rien vu
dans cette formule, que l'on s'est persuadé y avoir trouvé
quelque chose !
   Une fois que sous ce mot qui cache on a cru découvrir les
germes de l'être, les développements sont aisément venus.
D'abord, un atome; ce n'est pas une chose bien surprenante
qu'un atome ! Puis des atomes; puis, il faut bien qu'ils se
combinent, autrement que feraient-ils? Ils se combinent donc.
Premièrement le règne minéral, parce que l'on est encore
tout près du chaos ; secondement, le règne végétal ; troisiè-
mement, enfin, le règne animal. Là s'arrête la matière : Elle
est le premier degré de l'être.
   Il faut passer au second. D'abord l'homme; ce n'est pas