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                    ET UE SA RÉPARATION.                    327

chant de son amour, ne serait-il pas le mal le plus radical, le
seul mal, au reste, qui pourrait traverser l'infini? car un tel
fait interromprait la création.
   Or la création n'est autre chose que l'acte par lequel l'être
absolu retient constamment suspendu sur le néant l'être qui
ne peut subsister de lui-même. Si cet acte est interrompu,
l'ame, perdant l'attraction qui la soutenait, ne fera-t-elle pas
proportionnellement une chute !
    Maintenant , pour achever le raisonnement dans l'ordre
logique :
   Il est clair que si l'homme a fait une chute, comme
les traditions nous en avertissent et comme l'expérience de
chaque jour nous le montre, ce ne peut être qu'en perdant
l'attraction de son être par suite d'une altération dans sa na-
ture. Si l'homme a souffert une altération dans sa nature,
c'est qu'il a rompu quelques-uns des rapports nécessaires de
créoconservation qui le rattachaient à la source de l'être. Si
l'homme a rompu ces rapports, il a suspendu le naturel écou-
lement par lequel Dieu se faisait une joie de lui communiquer
la vie nécessaire à l'accomplissement de ses desseins pleins
d'amour. Si l'homme a interrompu le canal de cet aliment
spirituel, qui ne peut s'introduire fructueusement en lui que
par une coopération de son activité, c'est qu'il a refusé d'at-
tirer cet aliment, croyant trouver en lui la source répara-
trice de son existence. S'il a cru qu'il trouverait en lui la
source de son existence, c'est qu'oubliant sa position d'être
créé, il a, par là même, oublié les conditions sur lesquelles il
repose, et qui ont été confiées à sa liberté pour qu'il pût mé-
riter. S'il a oublié sa dépendance nécessaire comme être créé,
c'est que, contrairement à l'avis que Dieu lui donna en lui
confiant son existence et sa loi, il a laissé prévaloir en lui-
même le mouvement de l'être à la vie absolue. Si l'homme
a oublié sa dépendance naturelle pour se constituer dans le