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320                 MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

 substances se trouvent en quantité extrêmement petite et en
 couches alternantes avec le basalte et le tuf. La découverte de
 la vaste couche de calcaire de transition située au dessous du
 basalte et descendant à une profondeur de sept cents pieds,
jusqu'au point où le niveau de la mer ne permet plus de la
 poursuivre confirme notre opinion et semble démontrer que
Madère a d'abord existé à l'état de roches de transition ,
 qui ont été déchirées ensuite par un volcan marin, dont les
 éruptions successives de basalte et de tuf ont recouvert l'île et
 en ont accru l'élévation (1). »
    Les Canaries offrent des traces encore plus fréquentes de
 terrain primitif, malgré leurs volcans nombreux et les débris
 ignés dont leurs éruptions ont couvert la surface de ces îles.
 « Nous y avons retrouvé, dit Bory de Saint-Vincent, des dé-
 bris de roches primitives, des granits parfaitement conservés,
 ou qui, pour avoir éprouvé un feu violent, n'en existaient
 pas moins avant les incendies souterrains, des lits de sable
 ferrugineux qui n'ont éprouvé aucune altération, des couches
 d'argile qui ont conservé leur disposition et tous leurs carac-
 tères, enfin des amas de corps fossiles où l'on distingue des
productions marines et des empreintes de végétaux (2). »
Même Léopold de Buch, qui prétend que ces îles sont le pro-
duit de volcans sousmarins dont les efforts les ont fait surgir
au dessus des eaux, est forcé de reconnaître la roche primi-
 tive dans l'île de Palma. Escolar a trouvé la siénile à Forta-
ventura, et Broussonnet la siénite et le schiste micacé dans
l'île de Gomère (3). Enfin, l'illustre voyageur de Humboldt,
qui a séjourné dans ces îles, à son passage en Amérique, les
reconnaît comme le reste d'une chaîne de montagnes déchi-


  (i) Excursions dans les îles de Madère et de Porto-Santo, p. 107.
  (2) Essai sur les îles Fortunées, ch. VII, p. 43r.
  (3) V. Humboldt, Relation historique : supplément.