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MÉMOIRE SUR ^'ATLANTIDE. 321 Tées et submergées dans la mer par une des grandes convul- sions du globe, et il pense contradictoirement à Léopold de Buch que nous avons cité plus haut, que les Canaries n'ont pas plus été créées par des volcans, que l'ensemble des pe- tites Antilles n'a été formé par des madrépores (1). Remar- quons encore, dans l'île de Tenériffe, le Pic de Teyde qui, ainsi que celui des Açores, semble par sa hauteur avoir eu primitivement pour base une terre bien plus étendue que la sphère assez circonscrite de cette île. Quant au groupe des îles du Cap-Verl, il a été moins étu- dié que les autres; mais ce qu'on en sait présente tant d'ana- logie avec le reste, qu'on peut hardiment lui attribuer la môme constitution physique et la même formation (2). On y voit un pic, ancien volcan, dont les éruptions ont cessé depuis tout au plus un siècle, et dont la hauteur prodigieuse effraie les navigateurs et est hors de proportion avec la petite étendue de l'île qu'il renferme. On y voit aussi des masses de basalte et de tuf, qui, nombreuses autour du foyer principal, deviennent plus rares dans les îles éloignées de Buenavisla, St-Nicolas, St-Vincent, St-Antoine, que Léopold de Buch lui-même croit composées de roches autres que le basalte. Voilà l'aspect que présentent ces îles : voilà l'idée qu'en ont eu les savants et les voyageurs les plus accrédités. Main- tenant parcourons les mers qui les entourent et qui les sépa- rent du continent, et examinons si ces mers ne nous présen- teront pas encore quelque indice d'une terre submergée. Entre les Açores et les Canaries, existent des bas-fonds et des vignes assez nombreuses que mentionnent Frézier (3) et Fleurieu(4) qui ont exploré ces parages. Des couches de varec (i) Idem. Rel. Hist., I. I, cl). 2. (2) Léopold de Buch, Description physique des Canaries, p. 370. (3) Frézier : Relation du Voyage de la Mer du Sud, p. 2S9. (.'t) Fleurieu : Voyage fait par ordre du Roi, t. I, p. 606. 21