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                    MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.                     319

 de soulèvement y surgissent de toutes parts : quelques-uns
 sont encore en activité et vomissent encore de temps en temps
la lave et le feu : des volcans sousmarins y font surgir et dis-
 paraître tour-à-tour des îles et des terres nouvelles (1). Par-
 tout on foule aux pieds dans ces îles la trachite et la pierre
ponce. Cependant les îles les plus éloignées du centre et du
foyer présentent le terrain primitif. Le schiste constitue l'île
de Sle-Marie et le marbre abonde dans la petite île de Corvo,
à l'extrémité opposée du groupe. Remarquons aussi la mon-
tagne volcanique du Pic, dans l'île du même nom, dont la
hauteur prodigieuse de 2363 mètres , semble avoir dû ap-
partenir primitivement à des terres bien plus étendues.
   Môme aspect quant aux Canaries et à Madère. Madère et
sa^voisine Porto-Santo, avec leurs volcans éteints, leurs masses
de lave antique et de basalte, ont présenté à Bowdich, qui
a étudié avec soin leur constitution physiques, des indices
nombreux de^ terrain primitif. « Madère, dit-il, en se résu-
mant , et Porto-Santo , par leur voisinage des ^Canaries,
permettent de croire qu'elles appartiennent à la môme for-
mation, et nous en pouvons déjà inférer, avant même de nous
livrer à aucun examen, qu'elles n'ont pu être créées par un
volcan sousmarin. Il est d'abord irrécusable que les masses de
basalte ne formaient pas dans l'origine une roche d'une autre
nature, que la chaleur aurait dilatée dans la place qu'elle
occupait, et qui se serait pénétrée de vapeur pour former la
roche actuelle ; tout semble prouver, au contraire, que ces
masses se sont élevées liquides et qu'elles se sont écoulées de
la bouche d'un cratère. En second lieu, si l'île de Madère
avait été entièrement «réée par un volcan marin, sa base, je
dirai même, toute sa masse devrait, à en juger par l'analogie,
être composée de pierre ponce et de houille ; or, ces deux

  (i) Léopold de Buch : Description des Canaries, p. 35? et s.