page suivante »
MÉMOIRE SUR L ' A T L A N T I D E . 281 petit golfe (1). Celte étendue d'eau était une véritable mer, et cette terre un vrai continent (2). Dans cette Atlantide ré- gnaient des princes d'une puissance formidable, qui s'étendait sur l'île entière, sur beaucoup d'autres îles et sur la plus grande partie du continent ; ils dominaient en outre sur les terres qui sont maintenant en notre pouvoir, puisque, d'un côlé, ils avaient conquis cette troisième partie du monde appelée la Lybie, et portaient leurs limites jusqu'auprès de l'Egypte, el que de l'autre, ils avaient occupé la partie de l'Europe à l'oc- cident de la mer lyrrhénienne. Toutes leurs forces réunies envahirent notre pays et le vôtre aussi, Solon, et, en un mot, tout ce qui est en deçà des Colonnes d'Hercules. Alors Athènes se montra, par le courage de ses habilanls, supé- rieure aux autres villes et aux autres peuples. Son courage, son habileté dans la guerre brilla d'un vif éclat. Tanlôt, unie aux autres Grecs, tantôt seule et réduite par la lâcheté des peuples voisins à ses propres forces, elle fut d'abord à la der- nière extrémité, mais bientôt elle se releva, vainquit les en- nemis et rendit à ses alliés le bien précieux de la liberté. Aussitôt après, un terrible tremblement de terre joint à un déluge procuré par une pluie continuelle et torrentielle d'un jour el d'une nuit, entr'ouvrit la terre qui engloutit tous vos guerriers avec ceux des ennemis, et l'Atlantide disparut dans un vaste gouffre. C'est pourquoi cette mer est innavigable à cause du limon et des bas-fonds, débris de l'île submergée. Tel est, Socrale, le résumé de ce que mon bisaïeul disait avoir appris de Solon Socrate lui répond : Il est important (Voyez chapitre V;, et permettait de se rendre facilement en Grèce el en Italie. (i) C'est là sans doute le port dont Platon fait mention dans le Critias, et près duquel étaient construits le temple de Neptune et le chef-lieu de la confédération des Atlantes. .) N'y aurait-il pas une lacune entre celte phrase el la précédente ?