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236 DE L'ENSEIGNEMENT RÉGULIER rons bien d'en détruire l'effet en parlant du Dieu du ton- nerre, toujours armé des foudres vengeresses pour frapper ses ennemis et ses contempteurs. Ces idées ne sont pas prises de l'Evangile. Celui-ci nous ordonne d'être parfaits comme notre Père céleste qui fait lever son soleil sur les ingrats comme sur les reconnaissants, sur les méchants comme sur les bons. Ne dirait-on pas qu'on a puisé dans le paganisme cette colère et cette vengeange qui sont les vices de la fra- gilité et la déshonorent? » « On nous a dit gravement que, dès que le désir du bonheur joue un rôle dans nos vues et dans notre conduite, l'amour du bien y est compromis et souillé par l'intérêt, si toutefois il entre encore pour quelque chose dans nos résolutions. Nous conviendrons sans difficulté que, pour que nous puissions for- mer quelques prétentions à la vertu, il faut que nous ayons le bien devant les yeux, que nous l'aimions et que nous le vou- lions, ou bien, en d'autres termes, il faut que la raison sur laquelle la conscience appuie le devoir qu'elle nous prescrit, serve de motif à notre volonté ; mais il ne suit pas de là que nous ne puissions pas avoir le bien même dans la pensée el le cÅ“ur, dès que notre intérêt vient aussi mettre un poids dans la balance. Alors il y a un mélange de divers motifs, et l'un n'exclut pas l'autre. Si nous faisons le bien pour notre avantage, nous le faisons aussi pour l'amour de lui-môme, et sur l'inspiration de notre conscience, qui nous l'a montré et ordonné « Ce n'est pas connaître l'homme, et ce n'est pas le traiter humainement, que d'exiger de lui qu'il devienne indifférent pour un bien-être qu'il ambitionne au fond de l'ame sans pouvoir y renoncer jamais. Ce n'est pas non plus respecter l'Å“uvre et la volonté du Créateur, qui a fait la nature hu- maine comme elle est. D'une pauvre créature qui n'a pas ce qu'il lui faut, vous ne ferez jamais une divinité qui se suffit Ã