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DE LA LANGUE MATERNELLE. 235 dans l'avenir, un abandon complet aux soins d'un père qui sait et peut tout dans son univers, et qui aime l'homme son enfant, mieux qu'il ne sait s'aimer lui-môme. Mais la con- fiance du chrétien, sans être ni plus intime, ni plus complète, ni moins douce, va incomparablement plus loin que celle de l'enfant, puisqu'elle passe au-delà du tombeau, et qu'elle a des intérêts à confier à Dieu, des intérêts qui sont d'un or- dre supérieur à ceux de la vie animale « Pour inspirer à ses disciples la confiance en Dieu, le sauveur les a renvoyés aux soins qu'il ne manque pas de pro- diguer aux oiseaux du ciel, auxquels il donne la nourriture sans qu'ils sèment et recueillent comme nous. Sur cela, il leur a fait celte question : « N'êtes-vous pas beaucoup plus qu'eux. » C'était leur dire que si le Père prend soin de l'ani- mal placé au service de l'homme, à plus forte raison fournira- t-il aux besoins de ses enfants. Le cours de langue raisonnera aussi de cette manière avec ses élèves. « Il emploiera un autre raisonnement semblable, dont le divin maître s'est aussi servi dans le même but, pour l'ins- truction de ses enfants : « Où est le père, leur dit-il, où est « le père parmi vous qui voulût donner une pierre à son fils, « lorsque celui-ci lui demanderait du pain ? Si donc vous, « méchants comme vous êtes, vous faites néanmoins du bien « à vos enfants, à combien plus forte raison noire Père cé- « leste donnera-t-il le bon esprit à ceux qui le lui demandc- « ront. « Ici, il ne s'agit plus de nourriture et de vêlements, mais d'une chose infiniment plus importante, de PEspril- Saint que le Père, dans sa bonté sans bornes, met aussi à la disposition de ceux de ses enfants qui le désirent ardemment : n'est-ce pas dire qu'en nous en rendant dignes, nous pouvons tout nous promettre de là ? « Ces raisonnements du divin Maître sont à la portée (le l'enfance, et ils seront sentis par elle. Nous nous garde-