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DE LA LANGUE MATERNELLE. 233 entrer dans des propositions ou des phrases dont l'enfant comprenne le mécanisme ; à exercer continuellement l'élève à construire lui-même de petites phrases, en lui fournissant les idées qu'il doit exprimer, et en l'appelant ainsi à énoncer des jugements, à établir des rapports, à saisir des différences, à marquer les diverses circonstances, les conditions et les motifs des actions, etc. En envisageant le cours de langue maternelle comme moyen de cultiver l'esprit, l'auteur distingue quatre princi- pales facultés à développer dans l'enfant, la sensibilité ou la faculté de recevoir les impressions, l'intelligence, la mémoire et l'imagination ; il indique comme devant former la matière de l'instruction, et par conséquent, comme devant se com- biner avec l'enseignement de la langue , au moyen des exer- cices de syntaxe et des compositions, les sujets suivants : l'homme, la famille, la société, le genre humain composé des différents peuples, la nature et ses merveilles, le créateur et le maître de l'univers, Jésus-Christ, sauveur des hommes, la vie de l'homme au-delà du tombeau, la morale de l'en- fance. Il pense qu'un instituteur, prudent et éclairé, peut fa- cilement y joindre des notions simples et justes sur l'histoire naturelle, l'astronomie, la physique, la géographie, l'ethno- graphie, l'anatomie, la physiologie, etc., mais il indique avec soin les limites qui ne doivent pas être dépassées. . La partie de l'ouvrage où l'enseignement de la langue est considéré comme moyen de cultiver le cœur de l'enfant, es! celle que l'auteur semble avoir traitée avec le plus de soin, et à laquelle il attache le plus d'importance. Il établit d'abord la nécessité d'offrir à l'enfant un modèle à imiter ; il montre que ce modèle doit être en même temps parfait et réel; il choi- sit donc dans ce but le caractère du Sauveur, dont il retrace avee une douce éloquence les traits les plus propres à loucher le cœur des enfants. Il étudie ensuite le caractère de l'enfance,