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1)A\S LA PARTIE CENTRALE DE LYON. 183 pas aller jusqu'à un ridicule fétichisme. Les droits sacrés de la propriété trouveront leur garantie et dans une large in- demnité et dans la protection de la loi. Nous tous proprié- taires, nous avons intérêt à respecter les besoins de la société qui sont nos besoins réciproques. En définitive, quel mal cau- serait-on dans la rue Raisin, ou dans la rue Ferrandière, en payant cher de mauvaises maisons qui perdent chaque jour de leur valeur, à mesure que les quartiers neufs s'établis- sent ? Notons bien qu'il ne pourrait pas y avoir d'abus dans les expropriations, lorsqu'elles seraient soumises à l'examen p u - blic qui précède la confection des lois. Les entreprises vrai- ment utiles pourraient seules obtenir la sanction des pou- voirs législatifs. Ce n'est pas par l'expropriation que la propriété se trouve violée, mais bien plutôt par la jurisprudence confuse, relative aux alignements, qui permet de jeter une sorte d'interdit sur une maison, et de lui enlever quelquefois la moitié de sa va- leur, véritable expropriation, moins l'indemnité. On fait trop el trop peu pour la propriété. Certes, le sol de la patrie doit être toujours à la disposition des intérêts publics; mais il faudrait aussi que, suivant les principes du droit et de l'équité, les dommages de toute nature portés sur les immeubles fus- sent amplement réparés. I! y aurait moyen de concilier les intérêts privés avec ceux de la société, compris delà manière la plus large. Arrêtons-nous, ce n'est pas le lieu de déve- lopper ces idées. Peut-être avons-nous déjà outrepassé les bornes de notre mission. Persuadé que notre voix ne peut être entendue des législateurs, nous aurions voulu garder le silence sur des réfor- mes qui préoccupent sans doute legouvernement; mais,appelé par l'autorité supérieure à donner notre avis, il nous était cruel de nous borner à laisser tomber quelques phrases ap-