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FRANCE ET ALLEMAGNE. 173 C'est l'ombre des Croyants qui frémit dans la tombe, Au choc qui vient frapper Tanger et Mogador. Et vois-tu dans les champs de l'Afrique vaincue, Sur ces riches coteaux couverts de bataillons, Se promener déjà la fertile charrue, A l'Arabe étonné présentant ses sillons ? Et vois-tu, noble orgueil de notre belle France, Ces magiques vaisseaux plus grands que des palais Liant incessamment l'Afrique et la Provence, Rois et dominateurs de l'Océan français? C'est là que sont nos vœux; là que notre patrie Repose désormais ses regards triomphants; Et comme un lait que donne une mère chérie, De gloire et de dangers veut nourrir ses enfants. — J'ai vu, le front souillé, la grande Rabylone Soulever les méchants et sourire à leur voix. Son bras des temples saints ébranlait la colonne, Et sa main s'étendait sur la tête des rois. — La France est une femme au magique sourire; L'Europe sait le poids de son bras tout-puissant; Mais quand un sein fécond s'entrouvre et se déchire, Quelle femme n'a pas un long tressaillement ?