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172               FRANCE ET ALLEMAGNE.

    Tout-à-coup se levant, troublé, mais l'ame allière,
  L'ange qui sommeillait regarde avec effroi.
  La flamme des combats brille sous sa paupière,
  Et soudain la fureur a remplacé l'émoi.



    Viens-tu t'abattre encor sur nos belles campagnes,
  Dit-il, aigle échappé de ton rocher fatal?
  Viens-tu frapper nos fils, égorger leurs compagnes,
  Et verser sur nos fronts la mesure du mal ?



    Tu couvres du regard nos villes alarmées,
  Et tu crois les soumettre à ton joug oppresseur.
  Tu te trompes, peut-être, et nos jeunes armées
  Sauront mourir plutôt que subir un vainqueur.



    Il s'avance à ces mots, palpitant de colère,
  De l'œil et de la voix provoquant l'étranger,
  Et protégeant le Rhin, comme fait une mère,
  Quand sur ses fils chéris elle voit un danger.



    — Ne crains pas ma présence et calme tes alarmes,
  Répond l'ange guerrier en lui tendant la main ;
  La France en d'autres lieux fait triompher ses armes.
  N'entends-tu pas gronder son tonnerre lointain?



     C'est l'Arabe qui fuit, c'est le croissant qui tombe,
  C'est le canon d'Isly qui retentit encor,