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ET DE SES CONDITIONS. 141 pérance celles du corps (1). Si beaucoup d'hommes de génie, dont le développement intellectuel s'est fait de bonne heure, ont été bientôt vieux, et sont morts presque à la fleur de leurs ans, comme Pascal, Descartes, etc. ; il en est beaucoup d'au- tres sur la tête desquels la vieillesse a posé sa couronne d'hon- neur, selon l'expression des livres bibliques. Dominique Cas- sini remplit une carrière de quatre-vingt-sept années, sans avoir jamais été malade; Ruysch vécut quatre-vingt-quatorze ans, et Morgagni donnait des leçons publiques d'anatomie dans sa quatre-vingt-deuxième année. Les recherches statistiques de M Casper montrent la lon- gévité allant, par une gradation décroissante, des classes les plus soumises du devoir religieux aux classes les plus turbu- lentes, et aux mœurs les plus deshordonnôes. Sur le ta- bleau dressé par cet observateur, on voit que ce sont les théologiens qui tiennent le haut de l'échelle, dans une pro- portion numérique assez remarquable. Nul doute qu'ils ne doivent cette plus grande durée de leur vie à des habitudes d'ordre et de régularité, surtout à la mise en pratique soute- nue des préceptes religieux, objets salutaires de leurs médi- tations; ils y puisent, d'une part, cette renonciation calme aux choses de ce monde, et ensuite cette douce résignation bien différente de la résignation humaine, stoïque et for- cée, qui double le malaise de la nature morale, lorsque celle-ci est froissée par le malheur. La longévité des théo- logiens, c'est-à -dire des hommes chrétiens par pratique, comme par conviction, ne peut être autrement expliquée, car, par rapport aux autres professions, ils se trouvent dans des conditions physiologiques défavorables, puisqu'ils sont, pour la plupart, célibataires. Or, d'après les travaux d'un autre statisticien, M. Benoiston de Châteauneuf, et ceux de M. Par- Ci) Tiraboschi. Toi, V-I, p. 4 ' 6 .