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ET DE SES CONDITIONS. 133 raenls, par une fabrication perfectionnée des boissons, par un meilleur mode de reproduction des races et d'engrais de bes- tiaux, par un meilleur système de construction, ne serait plus alors une chimérique tentative (1). L'agriculture, envisagée comme profession (et ce devrait être un devoir des gouver- nants de lui rendre tout son lustre), est celle qui est le plus en harmonie avec les véritables besoins de la nature morale et corporelle de l'homme : elle le place sous la sauvegarde de la meilleure hygiène en lui faisant respirer un air pur, en lui imposant des exercices salutaires et en modérant ses pas- sions. Il y a plus, les perfectionnements de l'agriculture, en assurant les subsistances, peuvent seuls amener la prospérité de la population. Là où croît un pain, naît un homme, a dit un naturaliste célèbre. On connaît, à cet égard, les belles recherches de Malthus, le plus fameux des économistes anglais. Sans admettre sa doctrine, tout en la combattant même, comme entachée d'exagération, on ne peut s'empêcher de reconnaître avec lui que la prospérité de la population est toujours et essentiellement liée à la plus ou moins grande facilité des subsistances, et que la cause de dépopulation la plus active est dans leur insuffisance, leur rareté, leur cherté ou leur mauvaise distribution; mais nous reviendrons plus tard sur ce point intéressant, lorsque nous traiterons de l'hy- giène de l'espèce. Nous devions, toutefois, placer ici celte courte digression, car la longévité, considérée d'une manière absolue et dans sa multiplication, est le plus beau reflet des institutions sociales qui assurent le bien-être général. C'est un préjugé sans fondement, celui qui porte à suppo- ser d'abus les chances pour une longue carrière dans un r é - gime de vie exempt de peines et de labeurs. La loi du travail, nous l'avons déjà souvent remarqué, est celle de l'existence ( 0 Emile de Girardiu, De l'Instruction publique en France, p. 109.