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134 DH LA LONGÉVITÉ humaine; c'est le travail qui provoque la réaction de l'orga- nisme, le jeu des forces agissantes qui endurcit les membres: lahor sicat. La plupart des hommes qui ont dépassé la cen- tième année, ont mené une vie fort active et môme dure. Ainsi, cet écossais, nommé Henri Jenkins, qui vécut six ans de moins que l'Ecriture n'en donne à Abraham, était un mi- sérable pêcheur qui traversait encore, à cent ans, les rivières à la nage. On l'appela un jour en témoignage pour un fait passé depuis cent quarante ans, et il comparut avec ses deux fils dont l'un avait cent deux, et l'autre cent ans. On voit en- core daus l'église deBollon, près de Richemont, dans l'York- shire, son épitaphe posée en 1670, année de sa mort. Le norvégien Drachemberg, mort à cent quarante-six ans, avait été voyageur, soldat, et esclave en Barbarie. Le sieur De la Haye, mort âgé de cent vingt ans, avait parcouru, à pied, les Indes, la Chine, la Perse et l'Egypte : chez lui, on put re- marquer une lenteur excessive dans l'évolution de ses divers âges ; le mouvement vital sembla vouloir relarder les phases décisives de l'existence physiologique : ce centenaire n'était devenu pubère qu'à cinquante ans, et, marié à soixante-et-dix, il avait eu cinq enfants. Presque tous les Nestors, dont les vies sont consignées dans /es écrits de la science, ont été des paysans pauvres, travail- lant beaucoup, tantôt sobres, tantôt intempérants, plus sou- vent chastes qu'adonnés aux femmes, presque toujours joyeux et insouciants, ne songeant point au lendemain, ne craignant jamais la peine, se confiant au hasard en toute sécurité, et prenant avec une égale indifférence la douleur et le plaisir, le bien et le mal, la faim et la soif, la chaleur et la froidure. En général, les fermiers, les laboureurs, les jardiniers qui cultivent un terrain facile et profitable, les gentilshommes et les bourgeois de campagne, les ecclésiastiques sans ambi- tion, les marins et les pêcheurs, les menuisiers, les ébénistes