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ET DE SES CONDITIONS. 127 rient au sang cette chair coulante, une constitution riche, qui peut subvenir pendant longtemps à la réparation de la machine. La moyenne de la vie humaine varie dans le genre humain de 1 à 30, jusqu'à 1 à 60. Sûssmilch. pense que le rapport de la mortalité à la population pourrait être de 1 à 80 ou 90 (1). Nous pouvons donc espérer que la moyenne de la vie peut encore s'élever; mais ce ne peut être qu'au prix d'une civi- lisation bienfaisante, dont l'apparition se montre trop tardive, où la diffusion plus générale et mieux répartie du bien-être dans toutes les classes, où la recherche des véritables intérêts du corps, et non celle d'un luxe effréné, de bonnes et fortes institutions publiques, concourront à rendre l'existence de tous plus fixe et plus stable. C'est à l'autorité publique, dit Fodéré, à donner l'impulsion ; elle est l'ame du corps social, et de ses bonnes ou de ses mauvaises institutions découleront des générations plus ou moins vigoureuses, capables de résis- ter à l'action des agents physiques, et plus ou moins douées de ces vertus magnanimes et généreuses qui se rencontrent rarement dans des corps faibles et épuisés. La nature con- servatrice, nous l'avons déjà vu, est bien puissante : il s'agit seulement, pour l'homme, d'entrer dans ses plans, au lieu de prendre à tâche de les renverser, et de substituer ses propres conceptions aux éternels desseins de la Providence conservatrice. Ne serait-ce point uniquement cette pensée qu'aurait voulu exprimer Paracelse, dans ce passage qu'on ne peut lire sans une profonde surprise : Ce ne serait point contraire aux lois de la nature que de vivre jusqu'à la con- sommation des siècles, mais ce serait contraire à la portée de notre intelligence, non est contra naturam nos vivere usque in mundi renovationem al solum ultra contraque nostrum intellectum (2). (i) Gottliche ordinung von Sûssmilch. (IL) Op. omn., i56g. De vita longa, t. II, p. 43.