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                                DU BUGEY.                               111

 évoques qui n'avaient pas voulu entrer dans cette conspiration.
 Ces seigneurs n'arrivant pas, et sur le faux avis que Carlo-
 man s'approchait, il s'enfuit sur les pas de Richilde. Pendant
 cette retraite, il est saisi de la fièvre et prend pour remède
 une poudre que lui donne un juif, son médecin, nommé
 Sédécias. Cette poudre était un poison violent. Après avoir
 traversé le Mont-Cenis, porté à bras d'hommes, il arrive, en
 un lieu appelé Brios (1). De là, il envoie un exprès à R i -
 childe qui, de Maurienne, accourt vers son époux mourant
 assez à temps pour recevoir son dernier soupir. Onze jours
 après avoir pris le poison, il expire dans une pauvre chau-
mière, le 5 du mois d'octobre (2).
    « Son corps fut ouvert, lavé avec du vin et parfumé d'aro-
mates. Placé sur une litière, il était porté à Saint-Denis, sui-
vant sa dernière volonté ; mais bientôt la décomposition
du cadavre fut telle, que l'on fut obligé de le renfermer
dans un tonneau; et comme il continuait de répandre une
odeur insupportable, arrivé dans un monastère du diocèse de
Lyon, nommé Nantua, il y fut enterré aussitôt (3). »
    D'après la chronique de ce monastère, Charles-le-Chauve
fut inhumé dans le chœur de l'église abbatiale, au côté gau-
che du maître-autel, par les soins de l'abbé Helmedius. Sept
ans après, ses ossements furent transportés à Saint-Denis dont
il avait été abbé.
   Jusqu'au XVI e siècle, on a lu dans l'église de Nantua une
épitaphe en vers latins qui y avait été rétablie après la res-
tauration de cette église au XIV e siècle. Tous les distiques à

  (r) Inter manus portantium, transite monte Cinisio, parveniens ad locum
qui Brios dicitur...
  (2) Mortuus est secundo nonas octobris.
  (3) Unde in cellam quamdam monachorum lugdunensis episcopis, quœ
Nanloadis dicitur, vix parvenientes, illud corpus cum ipsa tonna terra; man-
daverunt.



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