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                               DU BUGEY.                        93

  des cavernes sauvages. De ces curieux témoignages dont l'en-
  quête est faite en grande partie, jaillit une lumière qui, dissi-
  pant les obscurités du doute, fait ressortir la présence de ces
 Sarrasins sur toutes les parties de notre territoire, les destruc-
 tions qu'ils ont commises, l'effroi des populations et les lieux
 où ils se sont réfugiés après leur défaite.
    Pour recueillir ces preuves transmises par les générations
 passées, pour les examiner une à une et les apprécier à leur
 véritable valeur, parcourons dans le Bugey les diverses con-
 trées qui les recèlent, à commencer cette investigation dans la
 plaine qui s'étend des rivages du Rhône et de l'Ain jusqu'à
 la chaîne non interrompue des premières montagnes. C'est là
 que les Sarrasins sont arrivés, après avoir saccagé Lyon; c'est
 sur cette région découverte que leur première excursion a été
 faite, ainsi que leur premier campement.
    Nous les voyons, dans le vaste bassin do l'Ain, ruiner en
passant le monastère d'Ambronay, fondé par Saint-Maur, et
renverser son église consacrée à la sainte Vierge. (1).
    Et s'ils ont assis leur camp sur cette contrée, merveilleuse-
ment disposée pour cela, il faut en chercher les vestiges soit
sur le plateau du mont de Jujurieux, dont la crête est appe-
lée depuis des siècles le Rocher sarrasin, soit dans la plaine,
vers cette ancienne fortification qu'on voit à deux kilomè-
tres d'Ambronay, très connue sous le nom de Fort-Sarrasin.
    C'est une espèce de redoute carrée, dont chaque face a
douze mètres de largeur sur quatre à cinq d'élévation, envi-
ronnée d'un double fossé très large qui, dit-on, pouvait être
inondé par les eaux de la petite rivière de Genoud, au moyen
d'un aqueduc dont il restait naguère des vestiges. Aujour-
d'hui, l'un des côtés de ce fort est dégradé par les eaux déri-
vées de la Cousance. Un affaissement à sa partie supérieure
fait conjecturer une voûte dans l'intérieur.
  (i) Chronique de l'abbaye d'Ambronay.