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30                    LE P. CLAUDE RABUEL.

 vingt années qu'il enseignait les malhômathiques, au Grand
 Collège de Lyon, il n'en est aucunepartie qu'il n'eût approfon-
die. 11 nous reste de ce savant Jésuite un Traité d'algèbre, des
Sections coniques, des Lieux géométriques et du calcul inté-
gral. Ce dernier traité est un ouvrage neuf. Ce que nous en
a donné M. Carré (1) est admirable, mais il ne suffit pas ; c'est
ce qui obligea le R. P. Rabuel à suivre les vues de cet
illustre académicien, el a développer ce que celui-ci se
contente d'abandonner à l'étude et au génie de ses lec-
 teurs.
    « Tous ces ouvrages, que nous ferons bientôt paraître (2),
sont le fruit d'un long travail, qu'une santé toujours faible
et délicate ne permettait guère de soutenir, et que de fré-
quentes maladies obligèrent souvent d'interrompre. Mais
le R. P, Rabuel était un de ces hommes qui trouvent,
dans leur propre fond, de quoi suppléer au défaut du tra-
vail. Je lui dois ce témoignage, et la reconnaissance pour les
bontés dont il m'a honoré m'y engage. Il rat mon maître;
c'est de lui que je pris mes premières leçons de géométrie;
l'accès qu'il voulait bien m'accorder auprès de lui, me donna
Heu de le connaître plus parfaitement. Il était difficile de voir
en un seul homme tant de talents réunis et un esprit aussi uni-
versel. Son goût exquis pour les belles-lettres, et surtout pour
la poésie latine, ne semblait pas nous annoncer un géomè-
tre; mais il se sentait, sans s'en apercevoir, une élévation
d'esprit à n'en pas demeurer là. Les succès qu'il eut dans ses
études de théologie l'auraient fixé sans doute à cette science,
si, dans cette multiplicité de talents, son goût particulier et
plus encore les ordres de ses supérieurs ne l'eussent déter-
miné en faveur des mathématiques ; mais ee ne fut qu'après


 (i) Voy. l'art. Louis CARRÉ, dans la Biog. univ.
 (2) Nous ne sachons pas que ces ouvrages aient été imprimés.