page suivante »
LE P. CLAUDE RABUEL. 37 avoir enseigné avec éclat la philosophie dans deux des princi- pales villes du royaume. Ces écrits que l'on conserve avec soin, portent le caractère de leur auteur. Partout on y reconnaît un génie systématique (l), une sublimité où les esprits ordinaires ne sauraient atteindre. Enfin, placé par l'obéissance au Grand Collège de Lyon, pour y enseignerles mathématiques, il se livra tout entier à cette étude. Les anciennes et nouvel- les méthodes, rien n'échappa à ses recherches ; aussi tous ceux qui le connaissaient furent-ils toujours charmés de sa capa- cité, mais plus encore remplis d'admiration pour les grandes qualités dont le ciel l'avait enrichi. Une modestie qu'on aurait regardée comme excessive dans tout autre que dans un Religieux ; une régularité constante et une exactitude scru- puleuse pour tous les devoirs de son état ; une droiture que rien n'eût été capable de fléchir; une égalité d'ame qu'on ne vit jamais altérée; le cœur le meilleur et le plus tendre pour ses amis ; une patience inaltérable dans ses maladies ; une r é - signation parfaite aux ordres du ciel, malgré tous les dégoûts que cause naturellement une vie accompagnée d'infirmités, et qui n'avait d'autres consolations que celles que l'on goûte à offrir â Dieu ce que l'on souffre : telles sont les vertus qui caractérisèrent le R. P. Rabuel et dans l'exercice desquelles il se disposait sans cesse à paraître devant le Seigneur. Ce fut au commencement de l'impression de son commentaire, à la- quelle on l'avait enfin déterminé, qu'épuisé par un travail assidu, il nous fut enlevé, le 12 d'avril 1728, dans la 60" année de son âge, et la 43 e ' depuis son entrée dans la compagnie de Jésus (2). » Le P. Rabuel était né à Ponl-de- (t) Le P. de Colonia se sert aussi de ce mot systématique auquel, sans doute, on ne donnait pas alors l'acception défavorable qu'il peut avoir aujourd'hui. (a) Préface. Voy. aussi Colonia, lom. II, pag. 732.