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LE l>. CLAUDE RABUEL. 35 tout autre qu'un géomètre consommé ne saurait entrevoir. « Le P. Rabuel n'y travailla d'abord que pour servir aux jeunes Jésuites, qui étudiaient sous lui les mathématiques. C'étaient des commençants qu'il fallait aider, et à qui il ne voulait rien laisser ignorer de tout ce que M. Descartes ne fait qu'indiquer. Il fallait rapprocher de leur principe une foule de conséquences éloignées, en faire voir la liaison et le rapport nécessaire. M. Descartes résout le problème de Pappus dans le cercle, mais celte solution est générale, et la suppression de quelques termes, le changement de quelques signes, plus ou moins de lignes exigent à tout moment un nouveau lieu, et dans ce lieu, combien de combinaisons ! Il fallait tout déve- lopper; de là ces différentes applications du problème, ce grand nombre d'exemples qui, quoique uniformes en apparen- ce, ont cependant, presque tous, chacun une difficulté que M. Descartes avait envisagée, et dont il ne parlait que parce qu'il s'ennuyait d'en tant écrire. Je ne dis rien de la méthode des tangentes, de son application aux questions de maximis et minimis, et des ovales et de leur formation, des lignes sur les surfaces courbes, de la construction des problèmes solides, et plus que solides, de la nature des équations, etc. Le P. Ra- buel n'abandonne jamais son texte, il le suit toujours avec une justesse et une clarté qui ne laisse rien à désirer. Il fait plus; pour apprendre à son lecteur l'art d'inventer et de trouver, il le conduit, comme par la main, dans les roules qu'a tenues M. Descartes, et lui fait voir par quel chemin ce grand géo- mètre est arrivé où nous le voyons; ce qui n'est pas un des moindres avantages du commentaire. « Cet ouvrage était achevé depuis longtemps, et déjà plu- sieurs fois on avait voulu engager le R. P. Rabuel à le don- ner au public, mais son extrême modestie s'y était toujours opposée. Satisfait de l'unique plaisir qu'il trouvait à étudier, il ne pouvait se résoudre à devenir auteur. Depuis près de