page suivante »
LE P. SARRABAT. 29 qu'il avait été Jésuite. Il en résulte seulement que Sarrabat et Pernetti avaient étudié l'un et l'autre dans un Collège de la Société. Ce que Pernetti ajoute ne paraît présenter que la même idée : « Nos premières études avaient été communes et nous avions eu le môme maître, le P. Claude Rabuel (1). » — « Revenons au P . Sarrabat, dit encore Pernetti ; or- nons au moins son tombeau de quelques traits de la gloire de S)aniel Sarrabat, son père. Il était né à Paris, a passé sa vie à Lyon; il y a prodigieusement travaillé, et y est mort âgé d'environ 80 ans, en 1747. « Envoyé à Rome, dans sa jeunesse, en qualité de pen- sionnaire de cette Académie de peinture que Louis XIV y avait établie, il y passa quelques années, et y fit de si grands progrès qu'il pouvait entrer en lice avec les plus habiles pein- tres de son âge. Personne ne dessinait mieux que lui. Au lieu d'aller à Paris où ses talents lui promettaient un établissement considérable, contrarié par son goût pour la liberté, et plus encore par son inclination pour la femme qu'il épousa à Lyon, il se fixa dans celte ville. S'il n'y acquit pas de gran- des richesses, il s'y fit une réputation indépendante de lafor- lane, a laquelle il n'a jamais sacrifié. Dès 1700, M. le cardi- nal de Rouillon fit tout ce qu'il put pour le mener à Rome. il fut sourd à ses offres ; il ne se rendit qu'à celle qui regar- dait son talent sans le contraindre : il se contenta d'aller à Clugny faire un grand tableau, où il a figuré l'ouverture de la porte sainte, dont le cardinal de Bouillon fit la cérémonie, à la place du pape Innocent XII, qui était malade. « Les connaisseurs distinguent trois temps dans Sarrabat, celui de son retour de Rome, celui de la perfection de son art, et celui de son déclin. Les principaux ouvrages de son premier temps sont les camaïeux du vestibule de la maison de (t) Lyonnais dignes de. mt'm., lora. II, pag. a83.