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i i EXCURSIONS de murmurants ruisseaux. Elle, toujours si accessible et si po- pulaire dans son cours, elle passe devant Palleau avec un air d'orgueil qu'on lui pardonnerait plus facilement, si elle n'était pas au moment de perdre son nom. L'aspect du village, posé à la naissance d'un coteau transversal qui s'échappe des collines d'Ecuelles, est celui d'un magnifique verger, où les maisons se confondent avec les arbres. La végétation y est si riche et si forte, qu'on peut appeler ce pays le jardin du canton de Verdun, avec le même droit que l'on nomme la Touraine le jardin de la France. A peine ses grands et beaux arbres fruitiers entassés dans les vignes, laissent-ils dépasser leur front vigoureux par la flèche élégante de l'église. — Je n'exagère rien, en disant qu'il y a dans le monde peu de situations plus rurales et plus splendides tout à la fois que celle de Palleau. Là , se retrouvent encore ces chemins creux abrités, ces grandes haies de tout bois, semées de futaies, qu'une cupidité maladroite arrache en tant d'autres lieux. L'histoire ecclésiastique de ce village est encore écrite dans ses monuments, et les bâtiments de l'ancien monastère, bien qu'incomplètement conservés, rappellent un passé qui n'est pas sans illustration et sans gloire. On sait qu'il y eut, en 1075, à Palleau, une grande assemblée de barons de la pro- vince. Quant à l'église, reconstruite dans le dernier siècle, avec goût, sur une échelle vraiment basilicale, couronnée d'un charmant clocher, dont la coupole est surmontée d'une flè- che très svelte et très aiguë, présentant aux yeux du visiteur, des proportions heureuses et un mobilier convenable, elle a perdu le caractère historique qui en fit jadis l'un des temples byzantins, remarquables de notre chérie Bourgogne. Une riante prairie sépare le village de Palleau (1) de l'écart connu sous le nom de Port de Palleau, qui se penche sur le (i) Le château moderne de Palleau appartient à M. Désarbres, de Lyon.