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380             DES SYSTÈMES DE CONCESSION

de prendre possession des chemins de fer à sa volonté, d'an-
née en année, à partir de la douzième année d'exploitation
par les compagnies concessionnaires. Cette faculté est pré-
cieuse; elle attribue à l'État une liberté d'action dont il peut
user avec opportunité et retirer de grands avantages. Le sys-
tème de fermage asservit au contraire cette liberté : il ac-
corde à l'Etat la faculté de reprendre la libre possession des
chemins seulement à l'expiration de chaque bail, c'est-à-dire
à des époques fixes, séparées chacune par des périodes suc-
cessives de douze années. Hors de ces époques, et quelles
que soient l'urgence et la gravité des motifs qui exigeraient
la prise de possession des chemins de fer par l'État, il faut
attendre l'expiration du bail et souffrir patiemment tous les
dommages qui peuvent être la conséquence de cette tempori-
sation forcée.
   Le système du fermage donne donc à l'État moins de li-
berté, pour la prise de possession des chemins, que le système
opposé. Il faut remarquer d'ailleurs que la courte durée des
concessions dérivant du mode du fermage est bien loin de
constituer un avantage.
   En principe général, les baux à court terme sont désastreux.
Le fermier ayant seulement une courte durée d'exploitation
est souvent empêché par le soin de son propre intérêt, d'en-
gager ses capitaux en améliorations dont les conséquences fa-
vorables seraient coûteuses à produire et lentes à se manifes-
ter. La prochaine expiration de son bail le relient. Il craint
de travailler et d'ensemencer à grands frais un champ dont
un autre que lui serait appelé à recueillir les fruits. Il ne
peut tenter des essais, parce que le temps lui manquerait
pour profiter de la réussite ou pour le dédommager des
pertes que l'insuccès lui aurait fait éprouver. Puis encore, si,
dans le voisinage d'un objet exploité par un court bail, il
existe un ou plusieurs objets de même nature exploités par